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16/11/2015

Intérêt des mouvements oculaires en thérapie et des stimulations bilatérales en sophrologie

La Thérapie par les Mouvements Oculaires

Cette thérapie génère d'abord des associations; elle permet donc de faire des liens précis entre une problématique et l’histoire du patient. Ces phénomènes associatifs sont bien connus des psychanalystes puisque la découverte en revient à Freud. Lorsque le patient s’allonge sur le divan et parle d’un problème qu'il souhaite résoudre, il voit peu à peu émerger des souvenirs de plus en plus anciens. Ces associations 'libres' se produisent d'autant plus facilement que la personne est dans un état modifié de conscience donc relâchée mentalement. Les souvenirs les plus anciens qui surgissent sont généralement à l'origine de la construction de sa problématique.

Mais, alors qu'en analyse pure ce sont les pensées ou idées qui s'associent les unes aux autres, en thérapie par les mouvements oculaires (TMO), ce sont surtout les émotions qui vont constituer le fil d’Ariane permettant d'accéder aux origines d'un problème. Les associations et souvenirs sont donc orientés par l’état interne (mais aussi bien sûr les cognitions) vécu par le patient au début de la séance. Cette coloration émotionnelle du début de séance produit des phénomènes associatifs et mnésiques qui possèdent la même coloration. Et avec les émotions, on court moins le risque de s'égarer dans les méandres de l'inconscient car le 'conscient' contrôle moins.

Mais la TMO est avant tout surtout une neurothérapie. Elle s'attache surtout à transformer le souvenir douloureux ou traumatique, à le désactiver. Ce qui engendre une meilleure compréhension de son histoire et bien sûr une libération. Car faire des liens entre une problématique présente et des événements parfois très anciens est riche d’enseignement; et c’est souvent le 1er apport positif des stimulations bilatérales visuelles. Mais la désactivation constitue l'attente première du patient. Il s'agit véritablement d'un retraitement de l'événement.

Dans certains cas, la disparition totale de l’émotion première fait place à une deuxième émotion (couches d'émotions). Celle-ci sera alors travaillée comme la première. C'est donc une autre particularité de la TMO de faire surgir des émotions enfouies. Au fur et à mesure des séries de mouvements oculaires, d'autres souvenirs resurgissent également et le thérapeute - avec l'accord de son patient - poursuit le travail d’intégration et retraite ainsi les images, émotions, cognitions qui se présentent. La désactivation se produira en 1 ou plusieurs séances en fonction de l'intensité du traumatisme ou de sa répétition.

Les stimulations bilatérales peuvent également réveiller la force émotionnelle de l'événement avant de l’atténuer et de le désactiver complètement. C'est fréquent et normal. Le thérapeute informe donc son patient de cette éventualité. Heureusement, le sophrologue qui pratique la TMO possède de nombreuses techniques qu'il va pouvoir utiliser pour permettre au patient de bien gérer ces moments-là.


Donc, au fur et à mesure des séries de mouvements oculaires, des émotions oubliées et refoulées apparaissent en même temps que des souvenirs. Des liens se font avec des événements postérieurs ou antérieurs à l’événement traumatique. Le patient découvre que l’événement sur lequel il travaille, s’est répété de multiples façons jusqu’à sa vie d’adulte. En remontant son histoire (depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui), le patient découvre l’influence - de ce que l'on nomme les événement-racines - sur ses comportements et attitudes émotionnels actuels. Il prend conscience que ce qu’il a vécu à 5 ans, à 8 ans s’est répété tout au long de sa vie - selon un même schéma - avec en arrière plan le même état émotionnel, les mêmes attentes, les mêmes demandes.


On distingue deux méthodes de travail

-          La 1ère - méthode préconisée par Dannie Beaulieu (IMO) - consiste à revenir inlassablement sur le souvenir de base jusqu’à ce qu’il soit totalement désactivé.

-          La seconde consiste à traiter tous les souvenirs qui surgissent au fur et à mesure de leur apparition. On peut alors parler de thérapie ‘gigogne’. Le souvenir de base en rappelle un deuxième, le deuxième réveille un troisième événement et ainsi de suite.  L’événement de base se trouve relié à une série de souvenirs de plus en plus anciens ce qui donne du sens à sa problématique. Le patient assiste ainsi à la genèse de sa souffrance. L’inconvénient (le seul !) de cette seconde approche, c’est qu’elle allonge la durée de la séance déjà conséquente ! Mais quand un patient fait une découverte importante, il semble difficile de lui proposer de mettre ce matériau de coté pour ne s’y intéresser que lors du prochain entretien. L’option consistant à traiter tout ce qui se présente semble donc la meilleure.

 

On constate donc, avec la Thérapie par les Mouvements Oculaires - et quelque soit le point de départ - que l’on accède à une compréhension fine de son histoire en même temps que l’on désactive (et retraite) la souffrance.

Que l’on parte de la vie contemporaine – et parfois d’un événement à faible teneur émotionnelle – ou de l’enfance, le patient revisite son histoire et se libère de ses aspects les plus négatifs.

Une phrase revient souvent lorsqu'un souvenir douloureux est traité : "C'est maintenant un non événement."

 

 

Les stimulations bilatérales kinesthésiques

Devant une telle efficacité, je me suis demandé quels pourraient être les effets des stimulations alternées ‘kinesthésiques’ sur nos états internes (sensations, émotions, sentiments) et sur nos cognitions. Car il semble établi désormais que c’est l’alternance de stimulations droite-gauche qui explique l’efficacité d’une méthode comme l’EMDR et non le fait que les yeux soient sollicités.

 

Je me suis dit que si la TMO était efficace pour des traumatismes importants, des stimulations kinesthésiques pouvaient apporter un soulagement et une réduction des émotions indésirables et des phénomènes cognitifs inhérents à toute vie humaine. Qui peut le plus peut le moins ! J’ai voulu travailler dans cette direction ‘kinesthésique’ car depuis ma rencontre avec le yoga, tout ce qui touche au corps m’intéresse. En sophrologie, le corps a une place prépondérante et même en sophro-analyse, le corps est également bien présent.

 

D’autre part, ces stimulations kinésthésiques ressemblent à la dynagogie du Dr Yves Davrou (qui a été mon formateur en sophrologie) et peuvent donc facilement s’intégrer dans une séance de sophrologie.

Comme la relaxation dynamique produit un sas entre le vécu de la journée et le niveau sophro-liminal, j’ai pensé également que les stimulations alternées pouvaient également réaliser un excellent sas, peut-être encore plus efficace que les mouvements dynamiques sophro.

 

J’ai commencé par tester sur moi-même des tapotements alternés au niveau des épaules. Je réalisais 3 à 6 séries de tapotements alternés puis , en position assise, je terminais la séance par une sophronisation ou une phase méditative. J’ai très vite constaté plusieurs résultats.

- Tout d’abord, un relâchement très net confirmé par les nombreux bâillements générés par les stimulations.

- Ensuite, une atténuation rapide des phénomènes que tout sophrologue cherche à réduire en début de séance.

- Enfin, un bien meilleur état physico-mental dans la partie ‘relax’ ou méditative qui suit la phase dynamique.

 

Il m’arrivait de réaliser jusqu’à 6 séries de tapotements alternés avant de m’asseoir et d’opter soit pour une sophronisation de base, soit pour une méditation. Dans les deux cas, je notais une raréfaction des pensées ou des images parasites ce qui facilitait la détente ou l’état méditatif.

 

Puis, comme je le disais en introduction, j’ai cherché à reproduire le sens des mouvements oculaires pratiqués en TMO. J’ai commencé donc à faire des tapotements de plus en plus précis et variés.

 

A ce stade, la plupart des personnes ressentent une grande libération de tout ce qu’ils portaient en eux en entrant dans le cabinet du sophrologue. Les tapotements ont notablement atténué les manifestations et autres phénomènes corporels. Le sas que réalise habituellement la relaxation dynamique est ici amplifié par les qualités propres aux stimulations alternées. On pourrait dire qu’à ce stade, l’esprit est ouvert et donc, beaucoup plus sensible aux visualisations (A.I.S).

 

Je profite généralement de cet état pour ancrer un mot comme en sophro-respiration synchronique.

Évocation de ce mot à l’inspiration et à l’expiration.

On peut ici associer l’évocation de ce mot à une respiration type cohérence cardiaque ou simplement une respiration lente et rythmée.

Si j’ai employé le mot ‘ancrer’, c’est parce que l’évocation du vocable positif (sérénité par exemple) va ancrer l’état physico-mental produit par les tapotements. Après un certain nombre de séances de tapotements et de respiration synchronique avec le même mot, ce dernier sera porteur de l’état interne et mental produit par les stimulations alternées. On peut ensuite utiliser cette ancre au quotidien!

 

Une variante de la S.R.S consiste à évoquer une image positive à chaque expiration. Cette technique est très agréable à vivre surtout après une séance de stimulations alternées.

 

Le sophrologue peut bénéficier en premier de ce type de séance. Avant un entretien, cela lui permet de recevoir le patient libéré d’un maximum de perturbations cognitives ou émotionnelles qui pourraient l’empêcher d’être à 100% avec son client.

 

Il va de soi qu’il est nécessaire d’avoir soi-même exploré minutieusement cette pratique avant de la proposer à d’autres.

Thierry Loussouarn, http://www.ecole-sophrologie.com/

 

Commentaires

Bonjour Thierry ,que de belles recherches intéressantes ,il n y a pas de séance sans faire preuve d'imagination avec des outils sophroniques diffèrent.
Chacun trouve une adaptation face au patient ,traiter plusieurs souvenir ,est souvent le cas en séance ,et je trouve ça très intéressant , j'aime laisser libre ,l'arrivée des émotions pour ne pas couper quelque chose naturel et important pour lui (elle)
je pense que le temps d'une séance ne peux pas déborder indéfiniment car il y a une certaine fatigue du patient qui se fais automatiquement ,et qu'il n'es pas judicieux de trop prolongé ,afin de ne pas l'épuiser non plus, et lui laissé le temps de vivre tout ce qui lui (elle) remonte en émotions et sensations ,en conscience .Merci pur se soutient
Dominique

Écrit par : Dominique | 17/11/2015

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