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25/08/2014

Thérapie par les mouvements oculaires (théorie)

 

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(Cet article puise ses sources dans les deux chapitres du livre de David Servan-Schreiber consacrés à l'EMDR, "Guérir" chez Robert Laffont.) 

 

Une des caractéristiques d'une personne qui a vécu un traumatisme, ce sont les pensées, images au sujet de l'événement qu'elle continue d'évoquer. A cause de ces pensées et images, elle ressent toujours des émotions liées au traumatisme et demeure donc reliée à l'événement (flash-back, images intrusives...). Ceci a pour conséquence des altérations dans sa vie affective, des phénomènes d'agressivité ou d'auto-agressivité, une moins bonne concentration, de l'inattention, des somatisations. Quand des émotions négatives surgissent, la personne a du mal à les gérer. Elle se sent inefficace voire responsable ou honteuse de ce qui lui est arrivée. Il arrive même qu'elle minimise l'événement qui lui est arrivé. Certains traumatisés en viennent à idéaliser leur agresseur (syndrome de Stockholm) et ne veulent pas lui causer du tort. Le traumatisme aboutit parfois à un manque de confiance vis à vis des autres en général. On note bien sûr des états de stress qui ont des impacts à tous les niveaux. Cela peut enfin aboutir à des sentiments de désespoir. Cette personne va souvent chercher à éviter d'entrer en contact avec tout ce qui peut lui rappeler le traumatisme. 

 

Certains chercheurs ont montré que la peur se forme directement dans le cerveau émotionnel. Elle ne passe pas par le cortex. Ces recherches ont démontré que le cerveau émotionnel ne "désapprend" jamais la peur. Face à un traumatisme ayant généré une grande peur, on ne peut que chercher à la contrôler grâce à notre néocortex, notre cerveau cognitif. Mais la peur demeure néanmoins dans notre cerveau émotionnel.

Les traces - sortes de cicatrices émotionnelles - laissées par le traumatisme dans le cerveau limbique peuvent se manifester dès que notre capacité de contrôle fléchit.

 

Il existe en fait, en chacun de nous, un mécanisme de digestion des traumatismes émotionnels appelé le "système adaptatif de traitement de l'information". Le système nerveux extrait l'information utile et se débarrasse en quelques jours des émotions, des pensées et de l'activation physiologique qui ne sont plus nécessaires une fois l'événement passé.

Ce travail fait penser au "travail de deuil" que Freud a très bien décrit et que l'on retrouve en sophro-analyse et dans d'autres méthodes sous le nom "d'acceptation" émotionnelle. 

Après une perte, notre cerveau est temporairement désorienté. Il lui faut du temps pour retrouver l'équilibre appelé "homéostasie" par les physiologistes. Quand cet équilibre est retrouvé, l'organisme en sort renforcé. La personne devient alors plus flexible, dispose de nouvelles ressources.

 


Mais, quand, suite à un traumatisme, l'information concernant le traumatisme n'est pas digérée, elle est alors bloquée dans le système nerveux et gravée dans sa forme initiale. Les images, les pensées, les sons, les odeurs, les émotions, les sensations corporelles et les convictions qu'on en a tirées (les croyances, les conclusions...) sont alors stockées dans un réseau de neurones. Ancré dans le cerveau émotionnel, déconnecté des connaissances rationnelles, ce réseau devient un paquet d'informations non traitées et dysfonctionnelles que le moindre rappel du traumatisme initial suffit à réactiver.

A cause de cela, ces images, ces sons, ces odeurs, ces pensées ou même ces sensations physiques ressemblant aux circonstances de l'événement traumatique peuvent déclencher le rappel de la totalité de l'expérience traumatique. On parle de stimuli. En PNL, on appelle cela des 'ancres' inconscientes.

 

Dans ce contexte là, les mouvements oculaires constituent un moyen naturel, efficace et souvent rapide de guérison du cerveau pour que celui-ci achève ce qu'il n'a pu faire après un traumatisme psychologique.
Une étude a montré que 80% des patients ne montraient plus de symptômes d'état de stress
post-traumatique après trois séances d'EMDR. Des résultats identiques peuvent être obtenus avec des techniques de PNL (désactivation d'ancres, dissociation simple ou double...)

Un des effets intéressants de l'EMDR, c'est aussi la transformation des émotions. La personne peut voir sa peur transformée en colère. Puis, sa colère peut se transformer en tristesse. Puis, s'installent de la compréhension, de l'acceptation grâce notamment à tous les liens qui se font pendant le travail. La compréhension des mécanismes émotionnels est une donnée indispensable pour le sophrologue qui dispose également avec l'arsenal sophrologique de techniques efficaces de contrôle et de gestion des émotions.

Les mouvements de l'EMDR induisent également une réponse de relaxation obligatoire. Ce qui laisse penser que ce travail active le système parasympathique, comme le fait la relaxation sophrologique.

L'EMDR est un outil complémentaire très intéressant pour le sophro-analyste. Il lui permet d'affiner le travail d'association via les processus cognitifs et d'aller au plus près des émotions grâce à un décryptage de celles-ci. On obtient alors des informations comparables au travail sophro-analytique. Les résultats sont parfois spectaculaires, rapides. Le travail cognitif proposé par l'EMDR intéresse le sophrologue et rejoint les techniques d'affirmation positive qu'il a apprises en formation.

A noter qu'il existe également une seconde méthode appelée IMO (Intégration par les Mouvements oculaires) qui utilise également les stimulations alternées pour désactiver les événements traumatiques ou douloureux. Comme l'EMDR, l'IMO retraite l'information et amène des prises de conscience et des changements particulièrement rapides.

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