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25/08/2014

Deuil et Thérapie par les Mouvements Oculaires

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La thérapie par les Mouvements oculaires est une méthode qui se révèle très efficace pour parvenir à faire le deuil d’un être cher.

Je me souviens d’une personne devenue agressive au fil des ans suite au décès de son mari : reproches aux enfants…
Elle revoyait sans cesse des images de la nuit où son mari est tombé malade. Elle se souvenait du bruit de sa respiration et des pensées négatives qui lui traversaient l’esprit.

 

Elle se sentait, 4 ans plus tard, coupable de ce qui lui était arrivé, coupable notamment de ne pas avoir prévenu le SAMU plus tôt (ce qui d’ailleurs n’aurait rien changé d’après les médecins). 

Séance de M.O

 

En repensant à cette période, sa peur est intense, à 9 sur une échelle de 0 à 10. 
Elle a une boule dans sa gorge. 
Elle aimerait pouvoir se dire: “J’ai fait ce que j’ai pu.” (Affirmation positive)
Je la reconnecte avec le trauma avec une phrase appropriée.
Je commence les M.O. 
Elle revoit des scènes qu’elle avait oubliées. Des scènes de la nuit où il s’est senti mal ou des jours qui ont suivi l’hospitalisation...
Puis, peu à peu, elle revoit des scènes positives avec son mari quand celui-ci était en bonne santé.
Au fil des séries de M.O, elle se sent libérée. 
Puis, spontanément, elle en vient à se projeter dans le futur avec tout ce qu’elle va pouvoir vivre avec ses enfants, ses petits enfants, son jardinage...
Quand elle évoque la phrase “J’ai fait ce que j’ai pu”, elle semble entendre son mari lui dire “je te pardonne”.
Quelques jours plus tard, elle se sent bien, libérée et peut se tourner vers le futur avec joie.
 
On voit que cette personne est passée de la colère (= 2ème étape du deuil) à l’acceptation (= 5ème et dernière étape du deuil).
Ce que le temps (les 4 années) n’a pu réaliser, une seule séance de Mouvements oculaires l’a fait.
Elle a réussi à passer de la pensée négative “Il va mourir dans mes mains” à l’affirmation positive “J’ai fait ce que j’ai pu.”
Elle est passée d’un regard tourné exclusivement vers le passé à un regard tourné vers le futur (ses petits enfants).
Elle est passée d’un fort sentiment de peur à un sentiment de libération.
Elle est passée de scènes douloureuses avec son mari (celui-ci souffre) à des scènes positives quand il se portait bien.

La partie pratique n’a en fait duré que 30 minutes.
Les Mouvements oculaires ne se contentent pas de désactiver les aspects négatifs d’un vécu mais ils retraitent toute l’information, c’est à dire ce que l’on a vu, entendu, senti, ressenti, les émotions, les pensées, etc. 

Cette méthode est souvent associée en fin de séance à une technique de sophrologie, la futurisation, qui permet au patient d’ancrer tout le positif développé par la séance de Mouvements Oculaires.

Sophrologie: la Sophronisation dynamique

 
Traditionnellement, la séance de sophrologie débute par quelques mouvements dynamiques. Ceux-ci sont une transition entre notre vie active et ouverte sur le monde extérieur et le niveau sophro-liminal qui nous ouvre sur notre vie intérieure. Ce sas est important et sauf exception doit être respecté. Il évacue les tensions les plus évidentes et nous installe dans une écoute du corps.
 
Avec une autre approche, la sophronisation dynamique propose une entrée progressive dans notre vie intérieure en associant lecture du corps et mouvements corporels. La succession de ces mouvements (essentiellement des rotations)
- nous fait percevoir plus finement notre corps
- affine le relâchement musculaire
- permet de 'mieux gérer notre détente mentale et notre niveau sophro-liminal...
- nous installe dans un niveau de conscience intermédiaire, ni trop éveillé, ni trop relaxé
- favorise l'accès à la méditation sophronique
- nous fait redécouvrir la sophronisation de base sous un nouvel angle évitant les pièges de la routine
 
 
Séance
" Nous nous installons en position assise, soit sur le milieu du siège, soit dans le fond du siège, mais le dos droit. Le choix entre les deux positions sera fonction de la chaise. Le fauteuil est ici à déconseiller. On se trouve donc dans une position intermédiaire entre la position du 1er degré et celle du 3ème degré.
Après les préliminaires (conscience de la chaise, du sol, de la posture, du souffle...), nous dirigeons notre attention vers la tête.

1er mouvement
Nous réalisons une circumduction souple de la tête. Après avoir amené le menton près du thorax, nous dirigeons la tête vers la droite, vers l'arrière (ne pas chercher à aller très loin) vers la gauche puis vers le menton. Nous reprenons deux autres fois. Puis, après une courte pause, nous faisons la circumduction trois fois dans l'autre sens.
Chaque circumduction peut être réalisée en respiration libre ou bien en association avec le souffle. Dans ce cas, nous inspirons durant la moitié d'une rotation et nous expirons durant l'autre moitié. Le mouvement est bien sûr réalisé en toute conscience.
Nous ramenons la tête en position verticale et nous laissons se relâcher tous les traits du visage, le cuir chevelu, l'intérieur de la bouche, le cou et la nuque. La langue est souplement en contact avec la naissance de la gencive supérieure.

2ème mouvement
Nous positionnons maintenant les bras le long du corps.
Nous les soulevons en les dirigeant vers l'avant, puis vers le ciel et ils redescendent latéralement. Nous effectuons le mouvement deux autres fois. Là aussi, nous pouvons associer le mouvement des bras avec celui du souffle. A l'inspire, les bras se lèvent. A l'expire, ils redescendent.
Puis, on reprend l'exercice trois fois dans l'autre sens: les bras se lèvent latéralement, s'allongent vers le ciel puis redescendent vers l'avant.
Les mains se reposent sur les cuisses.
Nous laissons se relâcher les épaules, les bras et les coudes. Les avant-bras, les poignets et les mains.
Mais nous vérifions aussi le relâchement du visage, de l'intérieur de la bouche et du cuir chevelu. Le relâchement du cou et de la nuque.
 
 
3ème mouvement
Maintenant, nous penchons légèrement le buste vers l'avant.
Nous réalisons une circumduction à partir du bassin. Et nous dirigeons le buste vers la droite, vers l'arrière, vers la gauche et il revient vers l'avant. Nous reprenons deux autres fois dans ce sens. Et nous ferons ensuite le mouvement trois fois dans le sens inverse. La moitié du mouvement peut se réaliser sur l'inspire et l'autre bien entendu sur l'expire.
Retour à la position initiale. Relâchement de tout le dos, du thorax, du ventre.
Mais nous vérifions également le relâchement du visage, de l'intérieur de la bouche et du cuir chevelu. Le relâchement du cou et de la nuque. Le relâchement des épaules, des bras et des coudes. Des avant-bras, des poignets et des mains.
 
 
4ème mouvement
Nous prenons conscience de notre bassin. Sur l'inspiration, nous basculons notre bassin vers l'avant: la région lombaire se creuse, le ventre part en avant. Sur l'expiration, nous ramenons le bassin dans l'autre sens et nous le basculons vers l'arrière: le bas du dos s'arrondit, le ventre se rentre. Nous reprenons deux autres fois.
Retour à la position initiale. Nous laissons se relâcher le bas-ventre, le bassin, les fesses, les hanches, le périnée, la région génitale.
Mais nous vérifions également le relâchement du visage, de l'intérieur de la bouche et du cuir chevelu. Le relâchement du cou et de la nuque. Le relâchement des épaules, des bras et des mains. Du dos, du thorax et du ventre.

5ème mouvement
Nous allongeons nos jambes et soulevons légèrement les pieds. Là aussi, nous réalisons une rotation. De part la position inhabituelle des jambes, la rotation sera forcément restreinte et, pour certaines personnes, très limitée. En respirant lentement, nous faisons ces petites rotations, plusieurs fois dans un sens puis dans l'autre.
Retour à la position initiale. Nous laissons se relâcher les cuisses, les genoux, les mollets, les chevilles et les pieds.
Mais nous relâchons également le visage, l'intérieur de la bouche et le cuir chevelu. Le cou et la nuque. Les épaules, les bras et les mains. Le dos, le thorax et le ventre. Tout le bassin.

6ème mouvement
Avec un minimum d'effort, nous passons à la position debout.
Après avoir bien retrouvé l'équilibre orthostatique, nous réalisons également une rotation. Nous nous penchons légèrement vers l'avant, la droite, l'arrière, la gauche et à nouveau vers l'avant. Le mouvement doit être de très faible amplitude et peut être vécu les yeux mi-clos. En respiration libre ou en associant la moitié de chaque rotation à l'inspire et l'autre à l'expire. Le mouvement est ensuite vécu dans l'autre sens.
De retour au centre, nous laissons le corps s'immobiliser, se détendre. Puis, nous nous asseyons confortablement. Et là, nous laissons se relâcher le visage, l'intérieur de la bouche, le cuir chevelu. Les épaules, les bras et les mains. Tout l'axe vertébral. Le thorax et l'abdomen. Tout le bassin. Les jambes et les pieds.

Le niveau sophro-liminal
Nous observons notre respiration, toute notre respiration. Tout ce qui se passe corporellement et intérieurement quand nous inspirons. Il y a des mouvements, des sensations, du relâchement, de l'intériorisation... Pendant quelques minutes environ, nous sommes tout entier avec et dans notre souffle.

 

La paix intérieure
Et nous nous établissons alors dans notre paix intérieure (pour reprendre les mots d'Arnaud Desjardins). Nous entrons réellement en contact avec cette part de nous-mêmes toujours calme et paisible, non duelle. Nous faisons UN avec elle. Durant quelques minutes environ

Désophronisation
Lorsque nous quitterons ce niveau sophro-liminal particulier (avec tous les moyens habituels: respirations, étirements...) nous demeurerons en contact avec cette paix intérieure.

 

Devenir sophrologue

Thérapie par les mouvements oculaires (théorie)

 

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(Cet article puise ses sources dans les deux chapitres du livre de David Servan-Schreiber consacrés à l'EMDR, "Guérir" chez Robert Laffont.) 

 

Une des caractéristiques d'une personne qui a vécu un traumatisme, ce sont les pensées, images au sujet de l'événement qu'elle continue d'évoquer. A cause de ces pensées et images, elle ressent toujours des émotions liées au traumatisme et demeure donc reliée à l'événement (flash-back, images intrusives...). Ceci a pour conséquence des altérations dans sa vie affective, des phénomènes d'agressivité ou d'auto-agressivité, une moins bonne concentration, de l'inattention, des somatisations. Quand des émotions négatives surgissent, la personne a du mal à les gérer. Elle se sent inefficace voire responsable ou honteuse de ce qui lui est arrivée. Il arrive même qu'elle minimise l'événement qui lui est arrivé. Certains traumatisés en viennent à idéaliser leur agresseur (syndrome de Stockholm) et ne veulent pas lui causer du tort. Le traumatisme aboutit parfois à un manque de confiance vis à vis des autres en général. On note bien sûr des états de stress qui ont des impacts à tous les niveaux. Cela peut enfin aboutir à des sentiments de désespoir. Cette personne va souvent chercher à éviter d'entrer en contact avec tout ce qui peut lui rappeler le traumatisme. 

 

Certains chercheurs ont montré que la peur se forme directement dans le cerveau émotionnel. Elle ne passe pas par le cortex. Ces recherches ont démontré que le cerveau émotionnel ne "désapprend" jamais la peur. Face à un traumatisme ayant généré une grande peur, on ne peut que chercher à la contrôler grâce à notre néocortex, notre cerveau cognitif. Mais la peur demeure néanmoins dans notre cerveau émotionnel.

Les traces - sortes de cicatrices émotionnelles - laissées par le traumatisme dans le cerveau limbique peuvent se manifester dès que notre capacité de contrôle fléchit.

 

Il existe en fait, en chacun de nous, un mécanisme de digestion des traumatismes émotionnels appelé le "système adaptatif de traitement de l'information". Le système nerveux extrait l'information utile et se débarrasse en quelques jours des émotions, des pensées et de l'activation physiologique qui ne sont plus nécessaires une fois l'événement passé.

Ce travail fait penser au "travail de deuil" que Freud a très bien décrit et que l'on retrouve en sophro-analyse et dans d'autres méthodes sous le nom "d'acceptation" émotionnelle. 

Après une perte, notre cerveau est temporairement désorienté. Il lui faut du temps pour retrouver l'équilibre appelé "homéostasie" par les physiologistes. Quand cet équilibre est retrouvé, l'organisme en sort renforcé. La personne devient alors plus flexible, dispose de nouvelles ressources.

 


Mais, quand, suite à un traumatisme, l'information concernant le traumatisme n'est pas digérée, elle est alors bloquée dans le système nerveux et gravée dans sa forme initiale. Les images, les pensées, les sons, les odeurs, les émotions, les sensations corporelles et les convictions qu'on en a tirées (les croyances, les conclusions...) sont alors stockées dans un réseau de neurones. Ancré dans le cerveau émotionnel, déconnecté des connaissances rationnelles, ce réseau devient un paquet d'informations non traitées et dysfonctionnelles que le moindre rappel du traumatisme initial suffit à réactiver.

A cause de cela, ces images, ces sons, ces odeurs, ces pensées ou même ces sensations physiques ressemblant aux circonstances de l'événement traumatique peuvent déclencher le rappel de la totalité de l'expérience traumatique. On parle de stimuli. En PNL, on appelle cela des 'ancres' inconscientes.

 

Dans ce contexte là, les mouvements oculaires constituent un moyen naturel, efficace et souvent rapide de guérison du cerveau pour que celui-ci achève ce qu'il n'a pu faire après un traumatisme psychologique.
Une étude a montré que 80% des patients ne montraient plus de symptômes d'état de stress
post-traumatique après trois séances d'EMDR. Des résultats identiques peuvent être obtenus avec des techniques de PNL (désactivation d'ancres, dissociation simple ou double...)

Un des effets intéressants de l'EMDR, c'est aussi la transformation des émotions. La personne peut voir sa peur transformée en colère. Puis, sa colère peut se transformer en tristesse. Puis, s'installent de la compréhension, de l'acceptation grâce notamment à tous les liens qui se font pendant le travail. La compréhension des mécanismes émotionnels est une donnée indispensable pour le sophrologue qui dispose également avec l'arsenal sophrologique de techniques efficaces de contrôle et de gestion des émotions.

Les mouvements de l'EMDR induisent également une réponse de relaxation obligatoire. Ce qui laisse penser que ce travail active le système parasympathique, comme le fait la relaxation sophrologique.

L'EMDR est un outil complémentaire très intéressant pour le sophro-analyste. Il lui permet d'affiner le travail d'association via les processus cognitifs et d'aller au plus près des émotions grâce à un décryptage de celles-ci. On obtient alors des informations comparables au travail sophro-analytique. Les résultats sont parfois spectaculaires, rapides. Le travail cognitif proposé par l'EMDR intéresse le sophrologue et rejoint les techniques d'affirmation positive qu'il a apprises en formation.

A noter qu'il existe également une seconde méthode appelée IMO (Intégration par les Mouvements oculaires) qui utilise également les stimulations alternées pour désactiver les événements traumatiques ou douloureux. Comme l'EMDR, l'IMO retraite l'information et amène des prises de conscience et des changements particulièrement rapides.